La Réforme universitaire de 1993

L'Université avant la Réforme

 

Les raisons de la Réforme

  •  Grave crise économique à partir du milieu des années 80. L'Etat ne peut plus tout faire
  • Vent de l'Est porteur de revendications en faveur des libertés et de la démocratie
  • Boom démographique. Comme les moyens de l'Etat, les infrastructures sont dépassées : de 10 000 étudiants en 1986, l’université camerounaise en compte 20 000 en 1986 et 44 000 en 1992
  • La Fonction publique ne peut pas tout absorber non plus. De plus en plus de diplômés au chômage. Plus grave, beaucoup ne savent pas faire autre chose que travailler dans un bureau.
  • L'Université devient un terrain de revendications et de manifestations 

Les objectifs de la Réforme

 Les principaux objectifs de la réforme universitaire mise en place en 1993 étaient la décongestion de l’Université de Yaoundé et la professionnalisation des études universitaires afin d’obtenir des diplômés susceptibles d’être utiles au secteur privé et au pays dans son ensemble. Ses intentions précises étaient les suivantes :
  1. réduire la surpopulation de l’Université de Yaoundé par la création de six universités en titre, dont quatre seraient installées dans les Centres Universitaires créés en 1977 et qui seraient individuellement chargées d’une mission précise dans la perspective globale du développement national ;
  2. donner à tous les Camerounais des chances égales d’accéder à l’enseignement universitaire. Cet objectif devait être réalisé par la répartition géographique des universités et la définition de programmes communs devant être dispensés dans la plupart des universités ;
  3. élaborer des programmes plus variés, professionnels, adaptés et réactifs face aux besoins du marché du travail, qui permettraient aux diplômés de trouver du travail dans le secteur privé ou de créer leur propre emploi ;
  4. rendre les universités plus accessibles aux communautés locales, régionales et internationales ;
  5. rationaliser et optimiser l’utilisation des infrastructures, des installations et des services existants, en particulier dans les Centres Universitaires, par la transformation de ces derniers, totalement sous-utilisés par ailleurs, en des universités à part entière, dotées de programmes préparant à des diplômes variés ;
  6. élargir et accroître la participation des différentes parties prenantes dans le financement et la gestion des universités, par l’intermédiaire de droits d’inscription plus conséquents (augmentés de la modique somme de 3 300 F CFA à 50 000 F CFA) ; en outre, les universités ont été encouragées à développer d’autres activités en vue de générer des revenus et à impliquer la communauté dans l’effort de diversification des sources de financement ;
  7. octroyer aux universités une plus grande autonomie pédagogique et administrative, via des infrastructures et un financement de base ;
  8. fournir un environnement plus stimulant pour l’enseignement et la recherche, en favorisant un meilleur environnement de travail pour les professeurs, l’enseignement et la recherche ;
  9. raviver et étendre au maximum la coopération interuniversitaire et internationale ;
  10. motiver le personnel et améliorer les conditions de vie du personnel et des étudiants grâce à une rémunération révisée à la hausse, à une promotion du personnel facilitée et à de meilleures conditions de travail pour les étudiants.

Plus généralement, les réformes visaient à répondre aux défis posés en matière d’accès, de qualité, de développement des capacités et de financement. 

(Source : La réforme d’un système national d’enseignement supérieur : L’EXEMPLE DU CAMEROUN Par Université de Buea sous la conduite de Dorothy Njeuma)


Les résultats

  •  création des six universités était destinée à résoudre le problème de la répartition régionale des universités 
  • création de l’Université de Buea, « conçue dans la tradition anglo-saxone » et donc de langue anglaise, a répondu à l’appel des étudiants et des parents anglophones en faveur d’un enseignement universitaire établi dans la lignée du système scolaire prévalant dans les écoles primaires et secondaires anglophones.
  • progression, à l’échelle régionale comme nationale, de l’accès à l’enseignement supérieur.
  • accroissement de l’accessibilité de l’enseignement supérieur pour les jeunes filles
  • amélioration globale du ratio enseignants / étudiants, qui est passé de 1/54 en 1992/93 à 1/34 en 1995/96 et a contribué à un enseignement de meilleure qualité et au progrès de l’apprentissage.

 

 

Les acteurs de la Réforme

 

Documentation

Les textes

Etudes, Rapports

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Rapport de recherche sur Les reformes de gouvernance dans l’enseignement supérieur Camerounais Présenté par Marcel FOUDA NDJODO et Charles AWONO ONANA (2012)
Brève histoire de l’enseignement supérieur camerounais
Les raisons qui justifient l’introduction de la réforme universitaire au Cameroun
Les objectifs de la réforme universitaire et les changements attendus
Les éléments importants de la réforme universitaire
Réforme de gouvernance dans la pratique
Domaines affectés par la réforme
La perception des changements introduits par les différents groupes d’acteurs
Rapport de recherche sur Les reformes de
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La reforme de l'enseignement sup au Cameroun de 1993 Par Université de Buea sous la conduite de Dorothy Njeuma
Composition de l'équipe : Dr. Dorothy L. Njeuma, Présidente adjointe, responsable de l’équipe
Dr. Herbert N. Endeley, Responsable des admissions
Dr. Francis Fai Mbuntum, Directeur du développement
Dr. Nalova Lyonga, Directeur des affaires universitaires
M. Denis L. Nkweteyim, Responsable du service informatique
M. Samuel Musenja, Assistant administratif de la présidente adjointe
Mme Ekanje Elizabeth, Secrétaire
La reforme de l'enseignement sup au Came
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